14 septembre 2022

Une administratrice à l’affiche : Mme Miranda Hubbs, CFA

MME MIRANDA HUBBS, CFA 
Administratrice, Nutrien Ltd., Imperial Oil, Investissements PSP et Croix-Rouge canadienne 

Administrateur à l’affiche est une fonctionnalité qui donne l’occasion de discuter avec une administratrice ou à un administrateur de premier plan de perspectives et de développements importants pour les salles de conseil concernant la gouvernance climatique, alors que les organisations passent à une stratégie de consommation zéro émission.Chapter Zero Canada s’est récemment entretenu avec Mme Miranda Hubbs, directrice de Nutrien Ltd, d’Imperial Oil Limited, d’Investissements PSP et de la Croix-Rouge canadienne, sur la façon dont les conseils d’administration abordent les conversations sur les changements climatiques et comment les administratrices et administrateurs peuvent jouer un rôle important alors que de nouvelles possibilités émergent dans la transition climatique.

1. Les salles de conseil structurent leur surveillance des risques relatifs aux changements climatiques de différentes manières. Pouvez-vous discuter de votre expérience avec différentes structures et tout facteur important susceptible de façonner et d’influencer l’approche adoptée par chaque conseil d’administration? Avez-vous des exemples à partager?

Chacun de mes conseils d’administration supervise les risques et occasions relatifs au climat au sein d’un comité différent. Nous sommes partis du même principe et des mêmes questions : La surveillance doit être stratégique et étroitement alignée sur le modèle commercial de la société et les occasions de création de valeur. À quel type de risques sommes-nous confrontés? Quelle est la matérialité de ces risques? Avons-nous les bonnes personnes et les bons systèmes en place? Comment tenons-nous la direction responsable? Avons-nous mis en place des mesures appropriées? Des processus de gestion des risques robustes sont conçus pour fonctionner de manière holistique et non en silos, ce qui est essentiel, car les risques climatiques peuvent avoir des interdépendances avec d’autres risques et agir comme un multiplicateur de risques pour les risques de la société déjà identifiés. Au fur et à mesure que les risques et l’importance ont été évalués pour chaque organisation, différents comités ont pris en charge les domaines de surveillance, mais ont veillé à ce que les délibérations soient coordonnées entre les comités. Comme pour toutes mes sociétés, des spécialistes de divers aspects de la formation sur le climat sont intégrés au conseil d’administration. Au sein d’une société, nous sommes confrontés à des risques physiques et de transition et avons choisi d’étendre le mandat du comité de sécurité, de santé et d’environnement à un comité de sécurité et de durabilité qui a intégré la résilience climatique dans sa surveillance. Des réunions de comités mixtes ont eu lieu avec le comité de vérification pour garantir des divulgations de société exactes et cohérentes. Des réunions supplémentaires ont lieu avec la présidente ou le président du comité des ressources humaines et de rémunération afin de mettre l’accent sur la rémunération. Le comité des mises en candidature et de la gouvernance confirme que les administratrices et administrateurs ont la curiosité, l’état d’esprit et les compétences nécessaires à la surveillance de la résilience climatique. Au sein du conseil d’administration, les éléments climatiques à considérer ont été intégrés à la gestion des risques d’entreprise et éclairent les discussions sur la stratégie, en lien avec l’objectif. La communication et la réputation, y compris la manière dont la stratégie climatique est perçue par les parties prenantes, sont également débattues au sein du conseil d’administration.

Au sein d’une société, nous sommes confrontés à des risques physiques et de transition et avons choisi d’étendre le mandat du comité de sécurité, de santé et d’environnement à un comité de sécurité et de durabilité qui a intégré la résilience climatique dans sa surveillance. Des réunions de comités mixtes ont eu lieu avec le comité de vérification pour garantir des divulgations de société exactes et cohérentes. Des réunions supplémentaires ont lieu avec la présidente ou le président du comité des ressources humaines et de rémunération afin de mettre l’accent sur la rémunération. Le comité des mises en candidature et de la gouvernance confirme que les administratrices et administrateurs ont la curiosité, l’état d’esprit et les compétences nécessaires à la surveillance de la résilience climatique. Au sein du conseil d’administration, les éléments climatiques à considérer ont été intégrés à la gestion des risques d’entreprise et éclairent les discussions sur la stratégie, en lien avec l’objectif. La communication et la réputation, y compris la manière dont la stratégie climatique est perçue par les parties prenantes, sont également débattues au sein du conseil d’administration. 

Au sein d’une autre société, les risques les plus importants résident dans le portefeuille d’investissement et la réputation de la société en tant qu’investisseur. La surveillance est effectuée au sein du comité de gouvernance pour s’assurer que les objectifs climatiques sont clairement définis et que les engagements publics sont suivis par rapport à des jalons. La rétroaction des parties prenantes est également suivie au sein de ce comité. Le comité d’investissement et de gestion des risques supervise la manière dont les risques et les occasions relatives au climat sont évalués, compte tenu du mandat de la société. Le comité des ressources humaines et de rémunération évalue la pertinence des mesures climatiques dans la rémunération. Le conseil d’administration supervise et contribue à l’ensemble de la stratégie climatique. 

2. Quels sont les problèmes et développements récents relatifs au climat auxquels les conseils d’administration canadiens doivent accorder une attention particulière maintenant et jusqu’en 2023? 

Les autorités de réglementation et les législateurs ont annoncé des plans pour renforcer les exigences en matière de divulgation. Le gouvernement canadien, la CSA, la SEC et l’ISSB s’engagent sur la voie d’une divulgation obligatoire alignée sur les protocoles GTIFCC et GES. Ces obligations de divulgation imminentes imposeront un fardeau important sur la collecte de données, les processus et les contrôles internes d’une société. Cette transition pour intégrer le signalement dans les activités et les finances s’apparente à la loi Sarbanes-Oxley de 2002, et nécessitera un coût humain et capital important pour atteindre la conformité. La direction, les conseils, les outils et la formation seront essentiels à une adoption réussie. 

La première étape des divulgations (année de déclaration 2023) semble exiger des attestations d’émissions opérationnelles (portée 1 et portée 2). La mesure beaucoup plus complexe des émissions de la portée 3 est prévue un an plus tard. Les fournisseurs et les clients subiront des pressions pour réduire les émissions lorsque les réglementations de la portée 3 entreront en vigueur. Les clients pourraient également faire face à des coûts plus élevés pour la conformité environnementale.

Les parties prenantes sondent de plus en plus l’intégration des risques relatifs au climat dans la stratégie et les activités. Les communications avec les parties prenantes devront expliquer les compromis avec les investisseurs entre les avantages à court terme et les initiatives de croissance durable à long terme, la décarbonisation des chaînes d’approvisionnement et les nouveaux marchés. 

3. Les discussions sur les risques relatifs à la transition climatique abondent, mais qu’en est-il des occasions? Comment les conseils d’administration peuvent-ils encourager la direction à en tirer parti?

Les conseils d’administration peuvent aider à s’assurer que les occasions relatives au climat sont saisies en examinant la stratégie de la société et en se concentrant sur la valeur à long terme. Une fois qu’une organisation a intégré les risques climatiques à son processus de gestion des risques d’entreprise, ses efforts d’atténuation et d’adaptation peuvent entraîner de nouvelles occasions allant des économies de coûts (efficacité des ressources) à de nouveaux marchés finaux (nouveaux produits et services) et à la réduction des risques (résilience de la chaîne d’approvisionnement). Il peut également y avoir des avantages en matière de capital humain – avec la concurrence pour les talents, la main-d’œuvre accorde une plus grande importance aux références climatiques des employeuses et employeurs. Le coût du capital peut avoir une incidence positive si vous pouvez réduire le risque auquel votre société est confrontée. 

Le fait de penser au-delà de la société en matière d’écosystèmes permet d’élargir l’éventail de possibilités. Ces occasions de changement progressif peuvent être réalisées avec des partenariats au-delà de la portée traditionnelle de la société. Le conseil d’administration peut aider à évaluer comment procéder et à quelle vitesse. Comment aidons-nous les autres à faire la transition pour notre avantage commercial? Voici deux exemples : l’Initiative pour la carboneutralité, les six plus grands producteurs de sables bitumineux du Canada collaborant pour élaborer un plan d’action visant à atteindre une cible de zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050; et le projet d’ammoniac propre de Nutrien qui va au-delà de l’aide à la décarbonisation de l’industrie agricole, mais a des applications plus larges dans la décarbonisation des marchés des carburants marins. La société a conclu une entente de collaboration avec EXMAR pour concevoir et construire conjointement l’un des premiers navires maritimes à faible émission de carbone et alimentés à l’ammoniac. 

 

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