12 septembre 2023
Les Entreprises d’Exploitation des Sables Bitumineux Mettent leur Rivalité de Côté en Adoptant un Plan Ambitieux Visant à Aider le Canada à Atteindre ses Objectifs Climatiques
Chaque vendredi matin, à 7 heures, pendant près de trois ans, les chefs de la direction de certaines des plus grandes entreprises du pays ont mis à nu leur propriété intellectuelle et se sont retroussé les manches ensemble pour élaborer un plan sans précédent visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des sables bitumineux du Canada.
Cette alliance, maintenant connue sous le nom de l’Alliance Nouvelles voies, fait suite à plus d’une décennie de reconnaissance par les entreprises canadiennes hautement concurrentielles du secteur des sables bitumineux qu’une fusion des efforts est essentielle à la protection de l’environnement.
Kendall Dilling, Président, Alliance Nouvelles voies
« Chacun des chefs de la direction sait que l’on s’attend manifestement à ce que les entreprises placent toujours la barre plus haute en matière de gestion environnementale et qu’il est nécessaire de soutenir les efforts collectifs et de se tenir mutuellement responsables », a déclaré Kendall Dilling, président de l’Alliance Nouvelles voies, une association représentant les six plus grands exploitants de sables bitumineux représentant environ 95 % de la production de sables bitumineux du Canada.
« Je travaille dans l’industrie pétrolière et gazière depuis plus de 30 ans, et je peux dire que je n’ai jamais été aussi impressionné par ce que je vois aujourd’hui dans une industrie qui incarne l’esprit de la coopération canadienne et une volonté collective du plus haut niveau de direction de faire ce qu’il faut pour protéger l’environnement. »
Les membres de l’Alliance Nouvelles voies, soit Canadian Natural Resources, Cenovus Energy, ConocoPhillips Canada, l’Impériale, MEG Energy et Suncor Énergie, travaillent ensemble, et avec les gouvernements, à l’élaboration d’un plan ambitieux visant à atteindre l’objectif national de carboneutralité d’ici 2050 et à fournir le baril de pétrole produit de façon responsable le plus apprécié au monde.
L’organisation s’est fixé pour objectif de réduire les émissions provenant de l’exploitation des sables bitumineux de 22 millions de tonnes par année au cours de la première phase de son plan et d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
C’est un défi de taille, mais les entreprises reconnaissent qu’il est essentiel pour elles d’aider le pays à respecter ses engagements climatiques tout en assurant les avantages à long terme pour les Canadiens de l’un des secteurs et moteurs économiques les plus importants du Canada.
L’industrie a fait de grands progrès pour réduire l’intensité des émissions de gaz à effet de serre de chaque baril de pétrole qu’elle produit – plus de 20 % au cours de la dernière décennie seulement.
Mais bien que l’intensité soit comparable à celle des autres huiles lourdes dans le monde, les émissions globales continuent de croître avec l’augmentation de la production. En fait, l’industrie d’exploitation des sables bitumineux représente environ 11 % des émissions de GES du Canada.
« Malgré l’incroyable travail d’innovation que nous avons accompli ensemble pour réduire notre empreinte globale sur la terre, l’air et l’eau, nous savons que l’avenir de cette importante industrie canadienne repose sur notre capacité à collaborer avec les gouvernements pour relever le défi climatique », a précisé M. Dilling.
Il fait référence au travail novateur qui comprend l’investissement collectif de plus de 1 000 projets et initiatives de technologies propres par l’entremise de la Canada’s Oil Sands Innovation Alliance (COSIA), fondée en 2012 et maintenant le volet innovation de l’Alliance Nouvelles voies.
Mais l’industrie reconnaît que son talon d’Achille reste sa capacité à réduire les émissions absolues, ce à quoi les gouvernements s’attendent de plus en plus.
C’est dans cet esprit que certains dirigeants de l’industrie ont présenté à l’avance au gouvernement fédéral les bases d’un plan de réduction des émissions.
« Les chefs de la direction des entreprises d’exploitation des sables bitumineux se sont adressés directement aux principaux ministres et ministères pour leur dire : « Nous savons que nous produisons beaucoup d’émissions, mais si vous travaillez avec nous, nous pouvons aussi jouer un rôle important dans la solution canadienne que vous recherchez », a déclaré M. Dilling.
Les discussions avec les gouvernements fédéral et albertain ont progressé, tout comme la participation aux réunions des chefs de la direction du vendredi matin, pour aboutir à l’annonce de la création de l’Alliance Nouvelles voies en juin 2021. Un plan en plusieurs étapes sans précédent en vue d’atteindre la carboneutralité en ce qui a trait à l’exploitation des sables bitumineux a vu le jour.
Au cœur de ce projet se trouve un projet de captage et de stockage du carbone (CSC) qui serait l’un des plus importants au monde.
Le projet est conçu pour avoir la capacité de transporter le CO2 capté de plus de 20 installations d’exploitation des sables bitumineux jusqu’à un centre situé dans la région du lac Cold afin d’être stocké sous terre de façon sûre et permanente à une grande profondeur.
Ce projet en plusieurs étapes devrait permettre de réduire les émissions nettes de CO2 de 10 à 12 millions de tonnes par an dans un grand nombre d’installations d’exploitation des sables bitumineux dans la première phase du plan. Cela représente environ la moitié de l’objectif global de l’Alliance Nouvelles voies, qui est de réduire les émissions liées aux activités (émissions de portée 1 et de portée 2) de 22 millions de tonnes par an d’ici à la fin de la phase initiale.
La possibilité d’élargir le projet afin de réduire de 30 millions de tonnes supplémentaires par an au cours des phases ultérieures fait de ce projet de CSC un élément essentiel de l’objectif d’activités d’exploitation carboneutres d’ici 2050 de l’Alliance Nouvelles voies.
Le projet bénéficie des conditions incroyablement favorables de l’Alberta pour le stockage géologique. Une énorme formation profonde de grès de base cambrien qui sous-tend une grande partie du bassin sédimentaire de l’Ouest canadien présente les joints naturels nécessaires et les roches couvertures idéales pour le stockage permanent de grands volumes de CO2.
Selon M. Dilling : « C’est l’une des principales raisons pour lesquelles l’Alberta est un chef de file en matière de CSC et a de solides antécédents de déploiement réussi de la technologie. »
Alors que l’Alliance Nouvelles voies et les gouvernements travaillent d’arrache-pied pour mettre en place les travaux de réglementation et de cofinancement qui permettront de prendre les décisions d’investissement finales sur les installations de captage, le gazoduc et le centre de stockage, les travaux préliminaires sur le projet se poursuivent.
Des études d’ingénierie et de faisabilité sont en bonne voie, de même qu’une évaluation du centre de stockage et la deuxième saison d’études environnementales sur le terrain.
Après plus de deux ans de mobilisation précoce, des consultations officielles commenceront à être sérieusement menées à l’automne de 2023 auprès des groupes autochtones, des communautés et des propriétaires fonciers, avec pour objectif une demande formelle au quatrième trimestre de cette année.
Le CSC est également un excellent catalyseur pour d’autres technologies.
Environ 300 scientifiques, ingénieurs et autres experts au sein de l’Alliance Nouvelles voies et de ses sociétés membres continuent de travailler sur plus de 70 technologies, en plus du projet de CSC, pour relever ce défi sous plusieurs angles.
« Un certain nombre d’entre elles, comme l’hydrogène et la capture directe dans l’air, ne peuvent être utilisées que s’il y a un endroit où stocker le flux de CO2 qui en résulte. La mise en place d’une infrastructure de captage et de stockage du carbone en Alberta est donc un facteur déterminant pour ces autres technologies », a précisé M. Dilling.
Avec le cofinancement des gouvernements, plus de 24 milliards de dollars devraient être nécessaires d’ici la fin de la décennie pour réaliser la première phase du plan de l’Alliance Nouvelles voies.
Selon une analyse récente, la relance économique attendue de cet investissement pourrait se traduire par la création de plus de 100 000 emplois pendant la phase de construction et une augmentation du PIB canadien de 16,5 milliards de dollars au cours de cette période.
« Nous croyons que l’Alliance est un modèle pour tous les secteurs au Canada et à l’échelle mondiale de la façon dont les entreprises comparables peuvent mettre de côté leur rivalité pour travailler ensemble à la réalisation d’un objectif commun, a ajouté M. Dilling.
« Lorsque nous travaillons tous ensemble, industries, gouvernements, communautés autochtones et organisations non gouvernementales, nous pouvons réaliser le plein potentiel économique de l’Alberta et prendre des mesures concrètes pour lutter contre les changements climatiques. »